N. 8
– 2009 –
Memorie//Africa-Romana
Université de Paris IV-Sorbonne
L'expédition de Curion en
Afrique: étude d'histoire militaire
(pubblicato in L’Africa romana. Ai confini dell’Impero:
contatti, scambi conflitti. Atti del XV convegno di studio. Tozeur, 11-15
dicembre 2002, a cura di M. Khanoussi, P. Ruggeri, C. Vismara, Roma,
Carocci editore, 2004, III, pp. 1603-1615)
Marquée
par un succès sur les pompéiens et un échec devant les
Numides de Juba I, l'expédition du césarien Curion en Afrique a
retenu l’attention des chercheurs pour des raisons diverses[1]. Les uns ont
été amenés à la traiter parce qu'elle
s'insérait dans une histoire plus générale, de
César ou de l'Afrique; dans ce cas, 1'épisode est souvent vu de
manière superficielle et plus ou moins rapide[2].
D'autres, plus attachés à l’étude de cette province,
ont essayé de reconstituer son itinéraire, de faire de la
topographie; faute d'éléments matériels nouveaux, il est
impossible de dépasser les connaissances actuelles en ce domaine, ce qui
de toute façon n'a pas grande importance pour l'historien[3]. Mais tous ont
été gênés par l'insaisissable personnalité de
Curion, un personnage controversé qui se voulait "soldat de
César", que ce dernier a accusé de présomption[4] et que Lucain a
vivement critiqué.
Une
étude d'histoire militaire pourrait permettre de sortir de ces
.multiples impasses et d'aborder le sujet de manière plus distante[5]. Elle [p. 1604] impose
en effet d'appliquer une stricte méthodologie, d'analyser les causes et
le prétexte du conflit, de comptabiliser les forces en présence,
d'examiner les stratégies et les tactiques et de décrire les
conséquences de la guerre.
César,
Dion Cassius, Lucain et Appien ont rassemblé l'essentiel des
informations disponibles[6].
Mais plusieurs autres auteurs ont livré des détails de
l'entreprise. Les historiens utilisent surtout César, qui insère
cet épisode dans le IIe livre de la Guerre civile. Il a
été renseigné par un témoin oculaire[7] qui n'est pas Curion,
puisqu'il décrit la mort de ce dernier; mais son représentant lui
a certainement envoyé des rapports avant de disparaître[8]. Il le décrit
comme un bomme fidèle mais présomptueux. Le récit de
César a peut-être inspiré Florus. Il aurait
été utilisé par Tite-Live, dont le texte ne nous a pas été
transmis et n'est connu que par un résumé aussi bref que sec[9]. Malgré la
perte du texte de Tite-Live, plusieurs auteurs[10]
ont écrit que ce dernier avait inspiré à la fois Dion
Cassius, au ton relativement neutre, et Lucain, qui se montre aussi critique et
virulent à l'égard de Curion qu'à l’égard de
César, ce qu'il est difficile d'admettre. Lucain, par ailleurs donne
beaucoup de vie à son personnage, et il paraît difficile de
réduire son portrait à un stéréotype, celui du
traître à la patrie[11].
Il existe une
autre source primaire, Asinius Pollion, un officier qui a combattu sous les
ordres de Curion. Mais ses écrits sont perdus, ce qui fait sans doute
qu'on lui a beaucoup prêté. Il aurait été
utilisé par un Grec anonyme qui aurait lui-même été
utilisé par Appien[12].
Et Pollion aurait directement inspiré Suétone. Quant à
Orose, il aurait lu et comparé, ce qui ne parait pas banal, à la
fois César et Suétone[13].
Ajoutons deux auteurs mineurs pour notre propos, Cicéron qui, dans sa
correspondance, est ici une autre source primaire, et Frontin, qui donne des
précisions empruntées à César et à un
témoin oculaire, peut-être Asinius Pollion.
[p. 1605] La
question des causes et du prétexte de l'expédition menée
par Curion ne se pose pas. Le personnage est intervenu dans un contexte de
guerre civile entre César et Pompée, un conflit qui a
éclaté le 12 janvier 49 avant J.-C., quand César a franchi
le Rubicon. La stratégie de César dans la guerre civile comme
dans la guerre des Gaules, consiste à frapper d'abord au cœur du dispositif
de l'ennemi et ensuite a détruire ses forces placées à la
périphérie. En 58, il ne chercha que des prétextes pour
provoquer un grand conflit; dès 57, il s'attaqua aux Belges, de son
propre aveu «de tous les peuples de la Gaule les plus courageux».
En 49, il envahit l'Italie, où se trouvait Pompée. Tout de suite
après l'en avoir chassé, il partit pour les Espagnes.
C’est
dans le même temps qu'il envoya Curion en Afrique. S'il ne se rendit pas
en personne dans cette province, c'est sans doute parce que les forces
pompéiennes qui s'y trouvaient lui paraissaient moins dangereuses que
celles qui défendaient la péninsule Ibérique. S'il
n'attendit pas pour s'assurer le contrôle de cette région, c'est
parce qu'elle possédait beaucoup de blé. Or elle était passée
sous le contrôle des pompéiens depuis 55 avant J. -C.[14]. Ces mêmes
ennemis avaient pris le contrôle de la mer. Ils pouvaient couper les
approvisionnements de Rome, et ainsi provoquer dans la ville des émeutes
qui auraient été dirigées contre César.
Curion
reçut, en réalité, une double mission: s'emparer de la
Sicile d’abord, de l'Afrique ensuite. César avait utilisé
ses services avec bonheur dès le déclenchement de la guerre
civile. Pendant que lui-même, à l'est, longeait le littoral de
l'Adriatique, traversant le Picenum, fief de Pompée, il envoyait Marc
Antoine vers l'ouest, à Arezzo, et Curion au centre, à Iguvium,
avec trois cohortes. Et ce dernier s'acquitta parfaitement de cette
première mission. Il connut également le succès dans la
suivante. La Sicile, aux mains des pompéiens, représentait une
menace sur le flanc de l'Italie devenue césarienne. Elle constituait un
obstacle sur la route qui menait à l'Afrique et à son blé[15]. Et Lilybée
que se trouvait la principale base navale de Rome, celle qui permettrait de
traverser la Méditerranée. Il est vrai que Curion ne rencontra
pas beaucoup de difficultés dans son entreprise: à l'annonce de
sa venue, le gouverneur de la Sicile, Caton, prit la fuite, lui abandonnant sa
province[16].
[p. 1606] La
date de cette entreprise est connue avec une relative précision.
Jérôme Carcopino[17]
avait proposé le mois d'août 49 du calendrier officiel (soit
juillet du calendrier julien). Stéphane Gsell[18],
pour sa part, avançait une chronologie plus précise: il
attribuait l'entreprise à la période qui va du 5 au 20 août
du calendrier officiel (ce qui, pour lui, faisait du 13 au 28 juin du
calendrier solaire). Des travaux récents confortent ces points de vue
pour l'un, en reprenant la thèse du mois d'août[19], ou proposent une
datation plus tardive, en septembre, pour l'autre[20].
Un tableau des
forces en présence donne l'avantage aux pompéiens, au demeurant
en raison d'un choix fait par Curion.
Le
Sénat avait envoyé Tubéron comme proconsul. Mais
Pompée ne s'en était pas soucié et il avait envoyé
son propre représentant, P. Attius Varus, non pas comme proconsul ainsi
qu'on l'écrit parfois, mais avec le titre de légat
propréteur[21].
C'est ce que dit une inscription de Curubis (Korba), qui mentionne des travaux
de fortifications portant notamment sur le mur, sur des tours et sur le
fossé[22].
Il avait pour second C. Considius Longus, auquel le même texte donne
également le titre de Varus, mais la suite des événements
montre que l'un des deux légats l'emportait sur l'autre en
autorité[23].
Varus disposait de deux légions[24].
Il en envoya une à Utique et l'autre à Hadrumète; cette
dernière fut placée sous les ordres de Longus. En outre, il
trouva dix navires à Clupea (Kelibia) qu'il confia à L.
César, un autre de ses subordonnés[25].
Le parti
pompéien possédait en Afrique un autre soutien en la personne de
Juba I, roi de Numidie[26].
À l'est de la province romaine, [p. 1607] 1'Afrique était
divisée en quatre royaumes[27].
La Maurétanie occidentale était séparée de la
Maurétanie orientale par la Moulouya; la première avait pour roi
Bogud et la seconde Bocchus II. La Numidie était également
divisée en deux, scindée à la hauteur de Cirta; la partie
ouest était administrée par un Massinissa et la partie est par
Juba I. Fils de Hiempsal, ce dernier avait peu de raisons d'hésiter dans
le choix de ses alliances. D'une part, il était lié avec
Pompée par des liens d'hospitalité[28];
d'autre part, César et Curion l'avaient copieusement insulté. En
64, César lui avait tiré la barbe en public; en 62, il lui avait
retiré le prince Masintha; et en 50, Curion avait proposé
d'annexer ses états[29].
Juba I
représentait une force non négligeable. Il possédait des
domaines immenses[30],
ce qui lui assurait dans une guerre l'essentiel, c’est-à-dire des
hommes, du blé et de l'or. En ce qui concerne les effectifs, nous ne
possédons pas de chiffres précis pour 49. Mais il est possible de
faire un rapide tableau de l'armée numide. Le roi possédait une
garde de deux mille cavaliers espagnols et gaulois[31],
des mercenaires sans doute. Il disposait d'une infanterie et d'une cavalerie
nombreuse, non chiffrée; la suite de la guerre civile incite à
penser 'il pouvait aligner l'équivalent de deux légions sans
difficultés. Le récit de la bataille qui les a opposés
à Curion montre en outre que ces soldats avaient reçu une solide
formation, qu'ils étaient bien disciplinés et que les fantassins
savaient manœuvrer comme des légionnaires. Il pouvait
également compter sur cent vingt éléphants. Il utilisait
en plus le concours de clients et d'alliés. Florus parle de la cavalerie
maure[32]. Lucain, dans un
passage très littéraire qui reprend quelques lieux communs de
l'exotisme des Romains[33],
propose un catalogue succinct mais coloré de ces auxiliaires, les
Gétules qui montent des chevaux sans équipement, à peu
près comme les Massyles qui ignorent le frein, et les Marmarides qui
combattent avec l'arc[34].
Dans la tradition littéraire, le recours à l'arc désigne
les lâches qui combattent de loin, alors que les peuples courageux se
battent avec l'épée au corps à corps. C'est Eschyle, dans
Les Perses, qui a le plus joliment illustré ce topos.
[p. 1608]
Utique se trouvait prise entre césariens et pompéiens[35]. C'était la
principale ville de la province et sa capitale, la résidence du
gouverneur, et également un centre économique actif et un grand
port. La ville était protégée par de puissants remparts. A
mille pas d'Utique à vol d'oiseau, mais six mille par la route, se
trouvaient les castra Cornelia, un camp installé par Scipion l'Africain[36] (la distance
était donc respectivement de 1,479 km et de 8,874 km); la distance est
réduite à 3,5 km si on adopte les propositions de localisation de
G. Veith. Un port avait été aménagé ici aussi.
Varus avait établi son camp à Utique, hors des murs, contre le
rempart et le théâtre[37].
Des fouilles archéologiques effectuées vers le milieu du XXe
siècle ont montré qu'il y avait deux théâtres
à Utique et que le camp de Varus avait du être installé non
à l'est mais au sud-ouest de la ville[38].
L'attitude des habitants d'Utique parait assez difficile a estimer. César
dit qu'ils lui étaient très favorables[39].
Mais Appien rapporte qu'ils ont empoisonné les puits des castra
Cornelia, pour gêner les hommes de Curion[40].
Du coté
des césariens, il faut d'abord compter avec Curion, que César
avait investi du titre de propréteur[41].
Agé de 35 ans, et fils de consul, Curion passait pour séduisant
et intelligent. Les modernes lui reconnaissent des qualités politiques[42], mais sont plus
partagés sur ses talents militaires[43].
Ils oublient la prise d'Iguvium, la conquête de la Sicile et des
succès remportés au détriment de Varus pour ne voir que la
défaite finale face à Juba I.
Curion avait
reçu quatre légions, mais César les mésestime: les
soldats de ces unités n'auraient pas inspiré confiance[44]. Ils avaient en effet
servi sous Pompée et, à l'issue du siège de Corfinium, ils
s’étaient [p. 1609] à César qui les avait
épargnés, manifestant sa clementia. Il appuie son argumentation
sur la défection de deux centurions et de vingt-deux hommes[45]. En fait, les
déserteurs furent très peu nombreux et l'on remarque que ces
hommes ont très bien combattu contre les pompéiens au point de
les vaincre et qu'ils n'ont été eux-mêmes contre vaincus
que par les Numides de Juba I. César cherche donc des excuses à
cet échec là où il n'y a pas lieu d'en chercher.
Curion avait
laissé deux légions en Sicile, soit parce qu'il pensait
qu’il lui fallait assurer ses arrières soit parce qu'il estimait
qu'il pourrait venir à bout de ses ennemis sans difficulté. Il
partit pour l'Afrique avec deux légions, cinq cents cavaliers, de
l'infanterie légère en nombre inconnu[46],
douze navires de guerre[47]
et de nombreux navires de transport, également en quantité non
chiffrée[48].
Il était aidé par Marcius Rufus (et pas "Marcus Rufus",
comme on l'écrit parfois), son questeur auquel il avait confié le
commandement de la flotte[49].
On connaît deux autres de ses officiers, C. Caninius Rebilus[50] et Cn. Domitius[51]. Curion avait donc
des effectifs comparables à ceux de Varus, mais les forces de Juba I
créaient un vrai déséquilibre; en était-il conscient ?
Pour faire le
récit de la campagne de Curion en Afrique, il convient de distinguer
trois étapes: des opérations préliminaires, les
succès de Curion face aux pompéiens et son échec final
face aux troupes de Juba I.
Le transport
par bateaux se fit en deux jours et demi depuis Lilybée[52]. Le
débarquement eut lieu en un site non identifié et appelé
Anquillaria[53],
qui se trouve entre Clupea (Kelibia) et Carthage[54],
à 22000 [p. 1610] pas de Clupea d'après César, à
17000 si on accepte une correction du texte due à S. Gsell, ce qui
réduirait la distance de 32,538 km à 25,143 km. L. César
qui se trouvait à Clupea (également appelée Aspis) quitta
alors son port; ce fut une simple manœuvre pour Dion Cassius[55], une fuite pour
César qui indique que son ennemi, perdit une trirème dans la
précipitation[56].
Curion envoya à Utique la flotte qui était aux ordres de Rufus[57]. Lui-même
partit avec l'armée par la route dans la même direction. Au bout
de deux jours de marche, il arriva au Bagrada, la Medjerda des modernes[58]. Il installa un
premier camp, sous la responsabilité de C. Caninius Rebilus, près
du fleuve[59].
Il choisit les castra Cornelia pour y établir un deuxième camp
dont il prit le commandement[60].
Il estimait le site très propice pour assurer sa sécurité.
Et, pour renforcer cette sécurité, il fit installer un poste
d'observation une statio[61].
Dans le même temps, C. Considius Longus prit lui aussi le chemin d'Utique
pour mettre la légion d'Hadrumète aux ordres de Varus[62].
Avant
d'engager les opérations, Curion prit une sage mesure en assurant la
logistique de sa troupe. Conformément au droit de la guerre dans
l'Antiquité, il pilla, en particulier les convois qu'il rencontrait en
chemin[63]. Ayant appris que
deux cents navires de commerce se trouvaient dans le port d'Utique, il fit
savoir aux commandants de ces bateaux qu'ils devaient se rendre dans le port
des castra Cornelia, où leurs marchandises seraient achetées et
payées, mais qu'ils seraient considérés comme ennemis
s'ils restaient en rade d'Utique et donc qu'ils s'exposaient à devenir
victimes de pillages. Ils obtempérèrent à la menace[64].
En un second
temps, Curion remporta des succès militaires aux dépens des
pompéiens.
[p. 1611]
Varus avait fait sortir des troupes pour protéger les convois
attaqués par les césariens. Quatre cents fantassins et six cents
cavaliers numides s'avancèrent hors du camp; c'étaient des
soldats prêtés par Juba I, et ils étaient donc
placés sous commandement romain. Ils perdirent cent vingt hommes lors
d'un choc de cavalerie et abandonnèrent le terrain[65].
Comme il leur
avait procuré du butin, ses hommes furent particulièrement
satisfaits de Curion et l'acclamèrent en lui donnant le titre
d’imperator[66].
Pour le porter, il lui fallait cependant attendre que le Sénat et sans
doute aussi son chef César, confirment cette décision.
Curion
décida alors de s'emparer d'Utique et, à cette fin, il installa
un nouveau camp près de la ville[67].
Varus, un pompéien rescapé de Corfinium, qui s'appelait en
réalité Sex. Quinctilius Varus et que les modernes ont parfois
confondu avec son supérieur, P. Attius Varus, s'adressa aux soldats de
Curion en essayant de les ramener dans son camp[68].
César n'insiste pas sur l'échec de cette harangue. Au contraire,
il dramatise un conseil de guerre qui suivit[69].
Après avoir entendu des avis opposés, les uns proposant
d'attaquer tout de suite, les autres de faire retraite vers les castra
Cornelia, Curion décida de temporiser. Il voulait d'abord s'adresser
à ses hommes, ce qu'il fit et qui leur redonna bon moral[70]. Dans
l'Antiquité, les discours ont toujours pris le grande importance,
notamment quand un général s'adressait à ses hommes.
Encouragés
par le discours de Curion[71],
par leur première victoire et par l'annonce des succès de
César dans les Espagnes, les soldats étaient prêts pour une
bataille que chacun espérait décisive. Aucun auteur ne donne de
précisions sur l'ordre de bataille adopté[72].
César indique seulement que Varus renforça son aile gauche,
où il plaça toute sa cavalerie et beaucoup d'infanterie
légère, pour lui faire porter le [p. 1612] poids du premier
assaut[73]. Curion, qui avait
mis la cavalerie et deux cohortes de Marrucins à sa droite, leur ordonna
de repousser les assaillants, ce qui fut fait[74].
Chez les pompéiens, le signal de la retraite fut donné par les
cavaliers; l'infanterie légère suivit; puis toute l'armée
prit la fuite. Ce fut la débandade et le massacre[75].
Le bilan traduit la supériorité des césariens, même
s'ils étaient d'anciens pompéiens de Corfinium, sur leurs
adversaires. Curion n'avait perdu qu'un centurion, un homme qui s'était
trop avancé pour tuer Varus et qui avait failli réussir[76]. Du côté
de Varus, on compta six cents morts et mille blessés[77].
Curion fit
donc entreprendre les travaux nécessaires pour le siège d'Utique.
La prise de la capitale mettrait fin au conflit en Afrique, du moins
semble-t-il l'avoir cru, parce que Varus avait abandonné son camp et
s'était réfugié dans la ville avec ses hommes[78]. Si César a eu
raison quand il a écrit que les habitants de cette cité lui
étaient favorables, la situation de Varus pouvait passer pour
très difficile voire désespérée. Pourtant, une
nouvelle changea profondément la situation: l'arrivée des Numides
de Juba I fut annoncée[79].
Curion ne semble pas avoir pris cette information à la
légère. Il abandonna ses travaux de poliorcétique, se
replia vers les castra Cornelia[80],
en renforça les défenses et demanda aux deux légions et
à la cavalerie qu'il avait laissées en Sicile de venir le
renforcer[81].
Vainqueur des
Romains de Varus, Curion fut battu par les Numides de Juba I. Ce fut la
bataille du Bagrada[82].
Curion fit avancer sa cavalerie en début de nuit[83].
Il remporta un premier succès devant le camp de Saburra, le
général de Juba I; quelques Numides furent massacrés; puis
les Romains se replièrent sur une colline avant de redescendre [p. 1613]
en plaine[84].
Ensuite il poursuivit sa progression vers les troupes que Juba I avait
envoyées, et qu'il croyait peu nombreuses
Après
i6 milles de marche[85],
soit 23,664 km, les Romains trouvèrent en face d'eux les hommes de
Saburra disposes en ordre de ha taille en un site discuté[86]. D'une part ils
étaient fatigués par leurs mouvements longs et effectués
de nuit D autre part, Juba i recourut à une ruse, à un
stratagème. Il avait donne un conseil a Saburra Ce dernier devait faire
croire qu'il était seul, que le roi était retenu aux
frontières par une attaque d'autres ennemis[87].
Dans la mentalité des Romains, le stratagème possède une
valeur ambiguë[88].
Il prouve l'intelligence de son auteur s'il a été conçu
par un des leurs; il est au contraire un acte déloyal s'il est
inventé par un ennemi.
Dès que
l'engagement commença, Saburra recourut à un deuxième
stratagème qui devait renforcer les effets du premier. Il donna a ses
troupes un ordre de repli lent qui fut parfaitement exécuté[89], ce qui montre que
l'infanterie numide avait acquis une grande maîtrise dans l'art de la
guerre. Ces soldats se conduisaient en vrais professionnels. Sur un ordre,
quand les renforts conduits par Juba I furent arrivés a portée,
ils repartirent vers l'avant, isolèrent 1’avant garde de Curion[90] puis
tournèrent ses deux ailes; la cavalerie numide prit a revers le
dispositif du césarien[91].
Les Romains désespérèrent pour deux raisons[92]. D'une part, ils
étaient recrus de fatigue, d’autre part ils furent surpris par
l'arrivée d'ennemis nombreux au point qu'ils pensèrent que ces
derniers possédaient une énorme supériorité
numérique[93].
Alors commença une fuite générale[94]
qui se transforma en désastre quand Juba I mit dans la bataille toutes
les forces qui l'avaient accompagné, sa garde, soixante
éléphants et le reste de son armée[95].
[p. 1614] Sur
le plan militaire, le bilan fut lourd pour les césariens[96]. Quinze cohortes et
la cavalerie de Curion avaient été anéanties Curion mourut
au combat et sa tète coupée fut apportée à Juba I[97]. Beaucoup de soldats
avaient été tués. Quelques-uns se rendirent à Varus[98]. Refusant de
pratiquer la clementia chère à César, il les livra au roi
de Numidie qui les fit mettre à mort[99].
D'autres cherchèrent à fuir, surtout des cavaliers[100]. Ils
surchargèrent des navires qui, ne pouvant manœuvrer, se
heurtèrent ou, étant trop chargés, sombrèrent[101], et ces hommes qui
avaient échappé aux coups des Numides périrent
noyés. Seuls quelques-uns réussirent à gagner la Sicile,
notamment Flamma et Asinius Pollion[102].
Sur le plan
politique[103],
le Sénat pompéien, qui se trouvait en Macédoine, reconnut
le titre de roi que portait Juba I, ce qui ne portait pas à
conséquence. César, qui ne pouvait rester sans rien faire, honora
Bocchus et Bogud du même titre de rois. Il jouait sur les
rivalités internes aux Africains, cherchant l'appui des Maures contre
les Numides. Et il proclama Juba i ennemi public, ce qui n'avait pas grande
signification dans ce contexte.
Du point de
vue des Romains, qui vivaient une guerre civile, César venait d'essuyer
un échec. Curion avait commis deux erreurs: il avait mené au
combat des hommes fatigués et il n'avait pas assez bien fait fonctionner
son service de renseignements. Mais, avant la bataille du Bagrada, il avait
remporté des succès.
En ce qui
concerne l'Afrique, trois enseignements sont à tirer de cet
épisode. D'abord, la richesse de cette région, et en particulier
son blé, lui donnaient une grande importance. Ensuite, la Numidie
prenait part aux jeux politiques des Romains; elle devenait un
élément de leur guerre civile. Ces deux premiers points sont
assez bien connus. En [p. 1615] revanche, le troisième mérite
d'être souligné. En effet, un examen attentif des textes montre
que l'armée de Juba I était organisée sur le modèle
général de l'époque hellénistique: le roi
possédait une garde un corps de bataille professionnel et des
auxiliaires. Il savait utiliser des stratagèmes, parce qu'il les avait
appris; il possédait une culture militaire.
[1] Il faut partir du
mémoire d'A. MOINIER, Une
expédition en Afrique en 49 avant J.-C. : épisode de la
guerre civile, «RAfr», XLIV, 1900, p. 6-43, souvent
oublié mais précieux. Voir aussi A. FERRABINO, Curione
in Africa: 49 a. C., «Atti Accademia di Scienze di Torino»,
XLVIII, 1912-13, p. 419-513; A. LA PENNA, La
campagna di Curione in Africa, dans L’ultimo Cesare, Atti del convegno
internazionale (Cividale del Friuli, 16-18 sett. 1999), Roma 2000, p.
175-210.
[2] G. VEITH, dans J.
KROMAYER, Antike Schlachtfeldern in
Italien und Afrika, III, 2, Berlin 1912, p. 730-60; J. CARCOPINO, Jules Cesar, Paris 1968 p 439 43; H,
OPPERMANN, Julius Caesar,
Reinbek-bei-H. 1968, p. 113, E. HORST, César,
Paris 1981, p. 267, 276 et 423, note 17, C.
Meier, César, Paris
1989, p. 368 et 377; R. Etienne, Jules Cesar, Paris 1997, p. 143-4; L.
CANFORA, César, le dictateur
démocrate, Paris 2001, p 173 et 394 note 51; Y LE BOHEC, César, chef de guerre,
Paris-Monaco 2001 p 354-60.
[3] ST. GSELL, Histoire ancienne de l’Afrique du Nord, VIII, Paris 1930, p.
1-24; P. ROMANELLI, Storia delle province
romane dell’Africa, Roma 1959, p 111-7; Ch.-A. Julien, Histoire
de l’Afrique du Nord, I, Des
origines à la conquête arabe, Paris 1968, p. 119.
[4] CAES., civ.,
II, 37, 2 et 38, 2.
[5] Sur le contexte général,
voir G. BRIZZI, Storia di Roma,
Bologna 1997, p. 397-425.
[6] GSELL, Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, cit., p. 9; ROMANELLI, Storia delle province romane dell'Africa, cit., p. 114; H. Gesche, Caesar, Darmstadt 1976, p. 121-6; H.
Strasburger, Caesars Eintritt in
die Geschichte, Darmstadt 1966, p. 24-44.
[7] ROMANELLI, Storia delle province romane dell'Africa, cit., p. 114, note 2.
[8] CANFORA, César, cit. p. 394, note 51.
[9] LIV. perioch.,
110. GSELL, Histoire ancienne de
l'Afrique du Nord, cit., p. 9.
[10] GSELL, Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, cit., p. 9.
[11] P. ESPOSITO, La fine di Curione in Lucano (Phars. IV 581-824),
«Vichiana», 4e s., 11, 1, 2000, p. 37-54.
[12] E. GABBA, Appiano e la storia delle guerre civili, Firenze 1956, VIII-266 p.;
E. Hohl, «Hermes», LXXX, 1952, p. 246-9; GSELL, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord,
cit., p. 9.
[14] GSELL, Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, cit., p. 1-2.
[15] MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 9; CARCOPINO, Jules César,
cit., p. 439.
[16] Dio Cass., XLI, 41; Oros., VI, 15, 7.
ROMANELLI, Storia delle province romane
dell’Africa, cit., p. 114; CARCOPINO, Jules César, cit., p. 339-40 et 381.
[17] CARCOPINO, Jules César, cit., p. 440.
[19] E.
WISTRAND, The date of Curio's Campaign,
«Eranos», LXI, 1963, p. 38-44.
[20] K. BARWICK, Caesars Bellum Civile, Berlin 1951, p. 99.
[21] Luc., IV, 666-667. GSELL, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord,
cit., 1930, p. 3; Romanelli, Storia delle province romane dell'Africa,
cit., p. 114. Oros., VI, 15, 7, en fait un césarien, évidemment
par erreur.
[22] A. DEGRASSI, Inscriptiones Latinae Liberae Rei Publicae, Firenze 1965, n°
394 = CIL VIII, 24099.
[23] Inscription citée ci-dessus.
CARCOPINO, Jules César, cit.,
p. 439.
[24] Caes., civ.,
II, 24, 1. CARCOPINO, Jules César,
cit., p. 439; GSELL, Histoire ancienne de
l'Afrique du Nord, cit., p. 4, place une légion à
Hadrumète et deux à Utique; E. Horst et C. Meier, passages
cités, lui attribuent également trois légions, manifestement
par erreur.
[25] Caes., civ., II, 23, 3. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 15; CARCOPINO, Jules César,
cit., p. 439.
[26] Luc.,
IV, 670.
[27]
CARCOPINO, Jules César, cit.,
p. 439.
[28] CAES., civ., II, 25, 4.
[29] CAES., civ.,
II, 25, 4; Luc., IV, 689-691; Dio Cass., XLI, 41.
[30] LUC.,
IV, 671-673.
[31] CAES., civ., II, 40,1. Moinier, Une
expédition en Afrique, cit., p. 35.
[32] FLOR.,
II, 13, 34.
[33] LUC., IV, 677-683.
[34] LUC., IV, 773-776.
[35] MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 10-1 et 23. A. Lézine, Utique, Tunis 1970, 113 p., surtout
utilisable pour l'époque impériale.
[36] MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 12-13.
[37] CAES., civ., II, 25, 1. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 23-4; LE BOHEC, César,
cit., p. 357.
[38] A. LÉZINE, Précisions topographiques sur un
épisode de la guerre civile, «Karthago», VII, 1956, p.
129-38.
[39] Caes.,
civ., II, 36, 1. ROMANELLI, Storia delle
province romane dell'Africa, cit., p. 111.
[40] App.,
II, 7, 44.
[41] RE, s.v. Scribonius Curio [F.
Münzer], II A, 1, 1921, col. 867-876; GSELL, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, cit., p. 5; ROMANELLI, Storia delle province romane dell'Africa,
cit., p. 114; Der Neue Pauly, s.v. Scribonius Curio [J. Bartels], I, 4, Xl, 2001, col. 302-303; Le Bohec, César, cit., p. 355.
[42] H. HOFFERMANN, Curio, miles Caesaris?,
«Hermes», 195, 1977, p. 351-68.
[43] MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 20.
[44] CAES., civ., II, 27, 2; 29; Luc., IV, 695-699.
[45] CAES., civ., II, 27,1. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 26.
[46] CAES., civ., II, 23,1 (ne parle pas de
l'infanterie légère); App., II, 7, 46. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 17 (8.000 fantassins et 500 cavaliers); Gsell, Histoire ancienne de
l'Afrique du Nord, cit., p. 10; Le Bohec, César, cit., p. 355.
[47] CAES., civ., II, 23, 5. CARCOPINO, Jules César, cit., p. 440.
[48] App., lI, 7, 44 et 46
(quarante-quatre navires de transport d'après Moinier, Une
expédition en Afrique, cit., p. 18).
[49] CAES., civ., II, 23,5. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit., p.
20.
[50] CAES., civ., II, 34, 4. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 20.
[51] CAES., civ., II, 42, 3-4.
[52] CAES., civ., II, 23,1; Luc., IV, 583. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 21; CARCOPINO, Jules César,
cit., p. 440.
[53] CAES., civ., II, 23,1 (et pas Utique: App., II, 7, 44, par erreur). MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 22; CARCOPINO, Jules César,
cit., p. 440; S. AOUNALLAH, Le Cape Bon,
jardin de Carthage. Recherches d'épigraphie et d'histoire
romano-africains (146 a.C. – 235 p.C.), Bordeaux 2001, p. 332-4.
[54] LUC.,
IV, 585-586. Anquillaria est au nord de Clupea pour beaucoup d'auteurs qui se
fient absolument à Lucain; ce site pourrait se trouver au sud: Le Bohec, César, cit., p. 355.
[55] DIO
CASS., XLI, 41.
[56] CAES., civ., II, 23,3. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 22; LE BOHEC, César, cit.,
p. 355.
[57] CAES., civ., II, 24, 1.
[58] CAES., civ., II, 24, 1. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 22; CARCOPINO, Jules César,
cit., p. 440; LE BOHEC, César,
cit., p. 355.
[59] CAES., civ., II, 24, 2 Luc., IV, 587.
[61] Caes., civ., II, 26, 2.
[62]
MOINIER, Une expédition en Afrique,
cit., p. 22.
[63] CAES., civ., II, 25, 3; 7; 33, 12. Episode mal
compris par MOINIER, Une
expédition en Afrique, cit., p. 24.
[64] Voir
note précédente. CARCOPINO, Jules
César, cit., p. 440.
[65] CAES., civ., II, 25,3-5; App., II, 7, 44. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 25-6;
GSELL, Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, cit., p. 12; LE BOHEC, César, cit., p. 357.
[66] CAES., civ., II, 26, 1; App., II, 7, 44.
[67] CAES., civ.,
II, 26, 1. GSELL, Histoire ancienne de
l'Afrique du Nord, cit., p. 14.
[68] CAES., civ., II, 28,1-3, qui accorde beaucoup
de place a ce discours. GSELL, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord,
cit., p. 15; CARCOPINO, Jules
César, cit., p. 440; LE BOHEC, César,
cit., p. 357.
[70] CAES., civ., II, 32, 2-14.
[71] CAES., civ., II, 33, 1.
[72] Sur ces
événements, outre Caes., civ., II, 33, 2-3, et
références données ci-dessous, Flor., II, 13, 34. GSELL, Histoire ancienne de
l'Afrique du Nord, cit., p. 17-8.
[73] CAES., civ.,
II, 34,1.
[74] CAES., civ., II, 34, 3.
[75] CAES., civ., II, 34, 3 et 6.
[76] CAES., civ., II, 35,1-2.
[77] CAES., civ., II, 35,5; App., II, 7, 44; DIO.
CASS., XLI, 41. MOINIER, Une
expédition en Afrique, cit., p. 32 et 33; CARCOPINO, Jules César, cit., p. 442; LE
BOHEC, César, cit., p. 358.
[78] CAES., civ., II, 35, 6 et 36, 1. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 33; GSELL, Histoire ancienne de
l’Afrique du Nord, cit., p. 18.
[80] CAES., civ., II, 37, 3. MOINIER, Une expédition en Afrique, cit.,
p. 33.
[81] CAES., civ.,
II, 37, 4.
[82] Voir César, cité ci-dessous;
App., lI, 7, 46. GSELL, Histoire ancienne
de l'Afrique du Nord, cit., p. 20-2; ROMANELLI, Storia delle province romane dell'Africa, cit., p. 115; CARCOPINO,
Jules César, cit., p. 442-3; LE BOHEC, César, cit., p. 359.
[83] CAES., civ., II, 38, 3-4; Luc., IV, 732-733 et
741.
[84] CAES., civ., II, 38, 4-5; App., II, 7, 45.
[85] CAES., civ., II, 39, 1 (d'abord 6 milles) 39,
6, et 41 5 (16 milles en tout).
[86] Au
Koudiat Touba pour MOINIER, Une
expédition en Afrique, cit., p. 38-9 ; à 1,5 km au nord
de Djedeida pour G. VEITH, dans J. KROMAYER, Antike Schlachtfeldern, cit.
[87] LUC.,
IV, 720 et 744-745; Front., Str., II, 5; App., II, 7, 43; DIO CASS, XLI, 41;
GSELL, Histoire ancienne de
l’Afrique du Nord, cit., p. 19; LE BOHEC, César, cit., p. 358.
[88] E. L.
WHEELER, Stratagem and the Vocabulary of
Military Trickery, «Mnemosyne», 108, 1988, XVII-124 p.
[89] CAES., civ., II, 40, 2.
[91] CAES., civ., II, 41,5; App., II, 7, 45.
[92] CAES., civ., II, 41, 8.
[93] CAES., civ., II, 41, 7.
[94] CAES., civ., II, 42, 3-4.
[95] CAES., civ., II, 40, 1.
[96] CAES., civ.,
II, 39, 1; App. II, 7, 45; Dio Cass.,
XLI, 41; Oros, VI, 15, 9.
MOINIER, Une expédition en Afrique,
cit., p. 37; ROMANELLI, Storia delle
province romane dell'Africa, cit., p. 115; CARCOPINO, Jules César, cit., p. 443; LE BOHEC, César, cit., p. 359-60.
[97] CAES., civ., II, 42, 4 et 43, 1-4; Luc., IV,
798-799; Svet., Caes., XXXVI, 1; App., II, 7, 46; Hier., chr., Il, 137 h, édit. Schöne. GSELL, Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, cit., p. 23. Les sources disent que
Curion a été tué ou qu'il s'est suicidé; les deux
versions ne sont pas incompatibles: sur le point d'être pris et
tué, il a pu préférer le suicide.
[98] CAES., civ.,
II, 44, 2; Dio Cass., XLI, 42.
[99] CAES., civ., II, 44, 2; App., II, 7, 46. GSELL, Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord, cit., p. 24.
[100] CAES., civ., II, 42, 5.
[101] App., II, 7, 46.
[102] App.,
II, 7, 45 et 46. GSELL, Histoire ancienne
de l'Afrique du Nord, cit., p. 23-4.
[103] Dio
Cass., XLI, 42.