N. 5 – 2006 – Notizie

 

Annie Vigourt, Xavier Loriot, Agnès Bérenger-Badel et Bernard Klein (dir.)

 

 

Pouvoir et religion dans le monde romain

en hommage à Jean-Pierre Martin

 

 

Paris, PUPS, 2006, pp. 607

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

Le monde romain antique fut un monde dans lequel aucune décision publique ne pouvait être efficacement prise sans le respect d’un rite religieux. Quelle que soit la phase historique considérée, de la République à l'Empire tardif, les textes, les gestes figurés sur des reliefs, les choix de représentations monétaires, fournissent des éléments susceptibles de nous renseigner sur les liens entre pouvoir et religion, sur ces liens tels qu'ils étaient perçus, compris, assumés, affirmés, institutionnalisés. Les «dieux ancestraux » ou «paternels» avaient en tant que tels, pour revendiquer des honneurs, une légitimité qu'un État ne pouvait mépriser sans risques ; or, dans le monde romain, bien des dieux ancestraux coexistaient, et contraignaient éventuellement à trouver des compromis permettant cette cohabitation.

Dans le sillage de Jean- Pierre Martin, dont la thèse sur la Prouidentia deorum a fait date[1] une quarantaine de chercheurs se sont interrogés au cours de quatre demi-journées en Sorbonne sur les relations entre pouvoir et religion dans le monde romain. Ce thème est centrai, depuis longtemps, dans l'historiographie, et la recherche en histoire des religions comme en histoire générale a permis, ces dernières années, de progresser : pour ne prendre qu'un exemple, des concepts tels que « sacrifìce rituel » et « sacrifìce de soi », ou « culte » et « culte de la personnalité », ont été clairement distingués, et la notion de « religion » n'est plus inséparable de « fascination » ou « dévouement ». Les préoccupations actuelles invitent à poser de nouvelles questions, à rénover les anciennes, et il importait de faire le point sur les recherches les plus récentes afin de tenter une synthèse.

Cette enquête ne négligea donc aucun des aspects du sujet : la protection des espaces « religieux » et la prise de décision ou l'exercice d'une autorité à leur propos, les relations entre centre et périphérie du monde romain, les rapports entre pouvoir social et religion, les possibilités de définitions identitaires en fonction de critères religieux. Grâce à des exemples choisis dans des provinces très diverses, tout l'espace romain fut embrassé.

Les nombreuses facettes du thème choisi pour ce colloque ont conduit à conjuguer les approches de savants issus d'horizons variés ; ainsi furent associés philologues, épigraphistes, numismates, historiens de l'art, spécialistes des rituels : scientifiques expérimentés aussi bien que jeunes chercheurs. L élèves de Jean-Pierre Martin prirent une part active à ces travaux. De même, participation de collègues étrangers incita à prendre en compte les acquis et I problématiques de diverses écoles historiques.

Au bilan, le résultat de ces journées est un beau livre que nous sommes heureux de présenter aujourd'hui et qui augure bien de la continuité d'une réf1exion appelée à s'approfondir encore.

 

 

 

Le Comité de rédaction

Agnès Bérenger-Badel, Université Paris-Sorbonne

Marie-Anne Dalem, Université Paris-Sorbonne

Patricia Gaillard-Seux, Université d'Angers

Christophe Hugoniot, Université de Tours

 Bernard Klein, Université Paris-Sorbonne

Xavier Loriot, Université Paris-Sorbonne

Hélène Ménard, Université de Montpellier 111

Alexis Mengue M’Oye, Université de Libreville, Gabon

Annie Vigourt, Université Paris-Sorbonne

 



 

[1] On trouvera ci-après la liste des travaux de J-P. Martin.