N. 4 – 2005 – Tradizione Romana
Contribution à l’étude du culte de
Saint Constantin en Valachie au XVIIème siècle. Le service de BAR, Mss. Sl. 778
Lors de mes recherches dans le Département des
manuscrits de
Avant de passer à l’étude sur le texte, je voudrais présenter une description du manuscrit, restant pour le moment inconnue pour les milieux académiques.
BAR, Mss. sl. 778
MOLEBEN CANON DE SAINTS CONSTANTIN ET HELENE
1671
Petit code du papier solide et bien conservé
de 12 feuilles. Dimensions: 155x110 mm. 24 lignes par page. Filigranes: trois
lunes et lettres avec un trèfle. Le code comprend une tétrade plus quelques
feuilles supplémentaires. Il n’y a pas de pagination originelle mais les
feuilles avec le texte écrit ont été paginées postérieurement.
Reliure ancienne, probablement
originelle faite en cuir – plaques brunes et molles. Sur le frontispice il y a
une inscription en roumain en caractères cyrilliques:
паракли‘суM луJ стыJ
костаOдиO
Décoration: Sur les ff. 1r et 1v il y
a une décoration assez riche. Sur la f. 1r on trouve le titre du manuscrit et
la note du métropolite Théodose dans un cadre baroco. Deux anges sont présentés
au-dessus tenant chacun un bâton pastoral et supportant une mitre épiscopale
sur le texte de la note du créateur du manuscrit. Sous les anges, des deux
côtés du texte mentionné, il y a présentés des être fantastiques dans cadres
carrés. Sur la f. 1v il y a une image en couleurs des saints empereurs
Constantin et Hélène, situés des deux côtés de
Ecriture: sémi-onciale belle et bien
lisible. Ecrit en encre noir, les rubriques en rouge. Orthographe: avec
« ъ » et « ь » et seulement une lettre nasale
(« »). Rédaction russe.
Notes:
1. Sur la f. 1r
чтTныи // параклисъ // СтzыN
ра‘в°ноа„по‘//стwMныN
бzговý//н°члJныN
црzемъ,
// кwTтаOи‘ну и„ е„ле‘//нý. // Повеле‘нiемъ и„
блzгослове‘нiемъ // Преw‘свzще‘н°наго Митропwли‘//ты
в°се‘ земл’
Угровлахi-//и‘скi, ГдTна, §цzа, //
кvR. Œеwдо‘сi, //
Т°ща‘нiемъ же
смýре‘н°наго. // iе‘ромона‘ха
тара‘сi у„чzтел
// в° то’ вре‘м
су‘ща //
написа‘с, // ро‘ку
#ахzоа
// МцTа, гена‘в°рiа, аz,
Honorable paraclise des saints empereurs égaux
aux apôtres et couronnés par Dieu Constantin et Hélène. (Faite) par
l’ordonnance et la bénédiction du très saint métropolite de tout le pays
d’Ougrovalachie notre seigneur et père monsieur Théodose et par les efforts du
1.
Sur la f. 1v, avant le texte du service divin et immédiatement après la
représentation des Saints Constantin et Hélène:
Ва‘мъ црzемъ, ахRiере‘и…
млzбенъ
проно‘ситъ .
Услыша‘тъ
и„ и„споMнитъ проше‘нiа
про‘ситъ .
Ва‘ю
добродýтелеи…
стро‘тель
собра‘въ
плодъ .
Во
ва‘шеN полага‘етъ
хра‘мý во
вý‘чныи… ро‘дъ .
Дре‘во крTта
дер°жа‘ще вы’
си‘мъ w„градý‘те
.
ГдTтво
гра‘дъ хра‘мъ
мzлиN мiр°но
сохрани‘те.
Sans doute ce texte de la fin du troisième
quart du XVIIe siècle est-il intéressant pour le développement de la poésie parmi
les Slaves orthodoxes.
CONTENU:
1.
Les deux feuilles premières sont sans numéros et vides.
Le service divin des Saints Constantin et
Hélène qui couvre pratiquement toutes les pages portant de numéros. Inc.: Iере‘и…
начина‘етъ. Блzгослове‘нъ
Бгz
на‘шъ ...
2.
Les dernières trois feuilles sont vides aussi.
Une feuille à part, portant certains
tampons, est attachée au code. On ne trouve aucune liaison avec celui-ci.
Le manuscrit est inconnu. Il n’est pas
présenté dans les catalogues publiés de P. P. Panaitescu (“Catalogul manuscriselor slavo-române şi slave din Biblioteca Academiei române”) ni dans le troisième volume qui n’est pas encore publié. Malheureusement
nous ne pouvons pas identifier ses origines et sa voie à
*
* *
La vénération des saints
empereurs Constantin et Hélène, proclamés égaux aux apôtres, est un des fondements
de l’idéologie étatique dans le monde Orthodoxe. La dévotion du premier
souverain chrétien, de l’Evangélisateur de l’Empire, qui le transforma du
persécuteur des croyants au propagateur de la foi chrétienne, est essentielle à
Constantinople ainsi que dans les autres pays de la périphérie de la culture
dite Byzantine. Le saint empereur Constantin devient un modèle idéal pour
chaque régnant chrétien. Son culte ne reste pas un domaine exclusif pour la
vénération à l’Eglise officielle. Il envahit la foi populaire par la fête traditionnelle des anastenari en
Grèce et en Bulgarie où l’on retrouve beaucoup des traits du culte solaire
impérial de l’époque païenne. La dévotion de l’Evangélisateur de l’Empire et de
sa mère est étroitement lié à celle de
Evidemment, il s’agit d’un système idéologique férié qui
était très bien connu parmi les Slaves orthodoxe des Balkans. On trouve les
images visuelles et les textes représentant les saints empereurs en Bulgarie
ainsi qu’en Serbie médiévales. Due à la conservation des certains éléments de
l’idéologie et des tradition de Constantinople, leur culte continue durant
l’époque post-byzantine dans les pays roumains et plus spécialement en
Valachie. C’est justement cette vénération qui sera l’objet de notre actuelle
recherche et plus spécialement le texte du service du manuscrit BAR Mss. sl.
778 – ses origines et sa relation avec un livre imprimé à Snagov en 1696.
Le manuscrit en question et le texte s’y trouvant se
situent dans une riche tradition «constantinienne», développée en Valachie et
en Moldavie durant tout le Moyen Age et à l’aube de l’époque moderne. Elle
pourrait être bien poursuivie par la voie de la diffusion, l’utilisation et
l’élaboration des textes principaux du culte – les vies, les éloges et les
canon et les autres texte hymnographiques.
Une source principale pour l’étude sur la vénération des
saints empereurs est l’éloge, préparée par le patriarche Euthymius de Târnovgrade.
Sans doute, occupe-t-elle une place à part dans son œuvre – c’est l’unique
ouvrage du saint prélat, consacré aux saints qui n’ont aucune liaison formelle
avec Bulgarie: ni par leur origine, ni par la présence de leurs reliques. Ce
fait même souligne l’attitude spéciale de l’auteur à leur vénération. Elle,
liée à la vénération de
L’éloge pour les saints Constantin et Hélène
est connu en Moldavie dés le XVe siècle[1].
Les uniques copies en rédaction bulgare de ce texte qui nous sont parvenues
furent préparées dans ce pays. Ce fait même témoigne pour une continuation des
traditions de Second Empire bulgare ce qui est caractéristique pour la culture
de la principauté. La copie la plus ancienne date de la fin du siècle mais on
peut accepter l’affirmation d’E. Turdeanu visant que le texte y diffusait
antérieurement et était présenté dans les cours d’Etienne le Grand et de Pierre
Rareş bien séduits par les idées d’une croisade anti-ottomane[2]. En Valachie les copies les plus anciennes
de l’éloge sont liées aux «Renseignements» de Neagoe Basarab où l’ouvrage
entrait comme une partie intégrale[3]. En tenant compte de son importance on peut
comprendre l’attitude spéciale vers ce texte du patriarche Euthymius et sa
signification pour l’idéologie politique de la principauté.
Ce n’est pas l’unique témoignage pour
diffusion de l’éloge en Valachie. Une attention particulière il faudrait
consacrer à sa traduction, réalisé au temps de Constantin Basarab Brancovan
voïévode. Elle était préparée dès le début du XVIIIe siècle par un lettré, pour
nous inconnu mais évidemment lié au cercle du souverain et du monastère Hurez.
On le trouve dans un manuscrit de la collection de l’Académie roumaine No 2518,
daté de l’an 1704 où la paternité du patriarche Euthymius était
expressément soulignée[4]. Cette traduction entre dans le courrant
d’un intérêt particulier vers le culte de l’Evangélisateur de l’Empire au temps
du règne de Constantin Brancovan. Il se démontre en élaboration de quelques
panégyriques à la préparation desquels participaient les plus important homes
politiques et intellectuels en Valachie de l’époque. Au premier lieu il faut
citer le panégyrique, écrit en Grec par le hiéromoine Anthyme Ivireanu, le
futur métropolite d’Ougrovalachie[5]. Le texte originel de l’ouvrage fut imprimé
à Snagov en 1697[6] ce qui soulignait encore une fois la
signification de la culture de l’imprimer pour la diffusion des idées
politiques en Europe de Sud-Est à l’aube de l’Epoque moderne. Dédié au
souverain de
Les vies synaxaires des Saints Constantin et
Hélène ont, elle également, une diffusion considérable dans les principautés
roumaines. On retrouve ces textes en slavon dans quelques synaxaires de
XVe-XVIIe siècles qui étaient en usage dans la pratique de l’Eglise orthodoxe
dans les pays roumaine[9]. La première version roumaine du texte,
publiée en roumaine pendant la seconde moitié du XVIIe siècle par le
métropolite Dosithée de Moldavie, est une traduction directe du grec[10]. Elle fut élaborée et republiée par Radu
Greceanu dans le minée du mois de mai[11] et plus tard encore une fois par Damascène,
évêque de Râmnic[12]. Une nouvelle traduction de la vie brève de
Saint Constantin selon l’édition de Constantinople de l’an 1843 fut préparée et
publiée à Neamţ en 1846[13]. Durant les XVIIIe-XIXe siècles dans les
pays roumains était publiée aussi la vie de saint Constantin du minée de
Démétrius, archevêque de Rostov[14].
Le service des saints empereurs gagne, lui aussi,
une diffusion considérable dans les deux principautés de Valachie et de
Moldavie.
Habituellement le fait que le culte du Saint
Constantin subit un développement et une propagation très intensifs au temps du
règne de Constantin Brancovan (1689-1714) s’explique avec le fait qu’il est son
éponyme mais aussi par les ambitions politiques du seigneur de Valachie pour
lesquelles la vénération du saint empereur pourrait être assez utile en sens
idéologique. Ses activités sont liées comme à la politique internationale aussi
bien qu’à celle intérieure. La première direction concerne les combinaisons des
forces chrétiennes de l’Europe Centrale et Orientale auxquelles les dirigeants
de Bucarest n’étaient pas lointains et qui devenaient en effet la cause de la mort
tragique du prince. Dans son gouvernement intérieur il mit en pratique une
politique formelle visant la prédominance des pouvoirs laïcs sur ceux
ecclésiastiques en utilisant l’image de Saint Constantin. C’était le souverain,
l’empereur qui évangélisa l’Empire et non pas les prélats. Voila pourquoi c’est
lui qui est le titulaire non seulement du pouvoir et des obligations liées à la
vie en ce siècle mais aussi de la mission salvatrice pour l’Humanité. Le
souverain orthodoxe est le protecteur de l’Eglise universelle et de tous les
Chrétiens en suivant l’exemple de Saint Constantin – prédécesseur et étalon de
tous les régnants pieux[15]. C’est l’essence de l’éloge, préparé par
Etienne Brancovan et publié en 1701 où il insiste que tous les grands hommes
dans le monde sont descendants de Constantin le Grand[16]. Comme on a déjà noté ce texte était une
démonstration claire des idées politiques du prince et père de l’auteur qui
s’opposaient à la thèse de la priorité de l’Eglise et des obligations
particulières des leaders spirituels, supportée par Anthyme Ivireanu[17].
On peut poursuivre l’éclatement du culte du
Saint Constantin en Valachie durant le XVIIe siècle par les églises, dédiées à
eux. Elles sont très nombreuses en XVIIIe ainsi qu’en XIXe siècle. Nous
trouvons une douzaine d’elles édifiées en XVIIe ou bien pendant les premières
années du XVIIIe siècle, liées au règne de Constantin Barancovan[18]. D’autre part, en suivant la table,
préparée par Voica Puşcaşu on voit qu’il n’y a que deux églises,
dédiées aux saints Constantin et Hélène à l’époque d’avant l’an 1600. Toutes
les deux se trouvent en Olténie (principauté de Valachie) – celle de
Scoarţa, département de Gorj, de l’an 1512[19] et celle de Şuşani, département
de Râmnicul Vâlcea, de l’an 1524-1525[20]. Elles sont faites en bois et les donateurs
sont inconnus.
Cette importance exceptionnelle de la
vénération de Saint Constantin à la cour princière de Valachie vers la fin du
XVIIe siècle amena à la création de monastère Hurez. Cette fondation de
Constantin Brancovan devient un grand centre du culte du premier empereur
chrétien dont l’importance dépasse non seulement les frontières de la
principauté mais des pays roumains en général.
Le monastère Hurez est un des dons les plus
considérables légués par Brancovan à la culture roumaine[21]. Consacré aux saints Constantin et Hélène,
il comprend une fraternité monacale, certainement liée à leurs adorations et
très engagée avec sa propagation. C’est la raison d’y retrouver un nouveau
centre de rayonnement et de création de la littérature constantinienne. Une de
ces œuvres est un livre imprimé apparu au milieu de la dernière décennie du
XVIIe siècle. Il a une relation directe avec le manuscrit en recherche ce qui
provoque certes notre attention.
*
* *
En 1696 à Snagov fut réalise la publication d’un livre contenant le canon et d’autre service pour Saints Constantin et Hélène. Il porte le titre: Wрьндуяла
службеи… . ън[22] кzа а
луи… ма‘и…, Ла зиwа Сфиzнцилор±
слъви‘ци, Ши
де а„сýмен ку
а„пTтолiи… Мари
ъмпрzъци
Кwнстантi‘нь ши’ Еле‘на.
Акум ънт©‘ю w„се‘би тyпъри‘тъ
словýнеще, Ку
во‘ прэ
лумина‘тулуи…,
ши’
ънълца‘тулуи…
Дw‘мнь,
А тоатъ цара
Румънýскъ. Iwа‘н Кwнстандин
Б. Басара‘б
Воевод, ЪН
врý‘мý Пъсторiеи… Прý
сфинци‘тулуи…
Кyр Œеwдо‘сiе,
Митрополитул
цър©и…. Ши’
Еїа‘р±ху ла‘турилорь.
Ла’ аˆнул± дела
Хс, #ахzчs,
Февруа‘рiе, sz ЪН
СНÝГОВЬ[23].
Le livre est bien orné avec quelques images
graphiques présentant de blason de Brancovan aussi bien que les deux saints
empereurs. Leurs services y sont accompagnés par des ouvrages poétiques de
l’époque qui présentent les idées politiques liées au culte du premier
souverain chrétien. Sur le dos de la première page (f. 1v) on trouve «8 vers
politiques sur
Le livre contient aussi quelques textes qui
présentent des exemples intéressants pour la poésie en langue roumaine de la
fin du XVIIe siècle.
Il est très important pour notre recherche
actuelle que le texte du canon de prière du manuscrit BAR, Mss. sl. 778 est
publié dans ce livre imprimé et se situe à sa fin. Il est pratiquement
identique et l’unique différence que dans l’édition de Snagov les rubriques
sont en roumaine tandis que le texte des prières mêmes reste en slavon.
Le livre imprimé de l’an 1696 est préparé
par le lettré Mihai Stefanovici évidemment pour le prince et visant à marquer
la création du monastère Hurez. Ce n’est pas expressément signalé mais l’auteur
de la note mentionne l’édifice d’un temple («Maison de Dieu») en honneur des
saints empereurs. C’est la raison de l’opinion que le service est préparé
spécialement à cette occasion qui existe dans l’historiographie.
Dans la description des documents et des
livres du monastère, faite justement durant cette époque, on trouve deux
manuscrits qui pourraient concerner notre actuelle étude. Ce sont une «livret: service des saints empereurs, écrit
en main en roumain et en serbe» ainsi qu’un «livret: la vie des saints empereurs»[24]. Dans une note, l’auteur de l’article a
lancé son opinion que les deux manuscrits cités devraient être élaboré dans le
monastère de Hurez qui possédait une église consacrée aux saints empereurs en
les liant au livre avec leurs canon. Publié en 1696[25]. C’est assez vraisemblable et on pourrait
ajouter que le premier des deux manuscrits pourrait avoir été la base pour
l’édition. Ils contiennent le service divin pour saints Constantin et Hélène en
slavon (appelé «serbe ») et en roumain. Quand même on ne peut pas
identifier le manuscrit de Hurez avec celui de
*
* *
Ces observations posent la question des
origines du canon. Le manuscrit BAR mss. sl. 778 contient un canon de prière pour
les saints empereurs Constantin et Hélène étant daté en 1671. Durant cette
année il fut préparé par le hiéromoine Tarase sous l’ordonnance du métropolite
Théodose de Valachie. Ces données on obtient de la note citée qui ne contient
malheureusement pas des renseignements sur l’origine du texte. Un peu plus nous
dit une autre note se trouvant dans le livre imprimé. Je la cite ici en
entier : « tu devrais savoir que l’on ne trouve pas ce service dans
les sources grecques, quand on fête la mémoire de ces saints. Voilà pourquoi il
fut écrit en slavon sous l’ordre du très saint seigneur Théodose, métropolite
de toute Ougrovalachie et était préparé à être chanté au jour des saints là où
leur nom est vénéré et partout dans d’autres églises selon le désir de l’ecclésiarche
ou bien lors des services ecclésiastiques et aussi lors des vêpres »[26].
Ce texte veut dire que le texte n’était pas traduit du grec. On retrouve aussi
une assertion qu’il était préparé spécialement pour la vénération des saints
empereurs en Valachie par l’ordre du le métropolite Théodose. Il faut noter
aussi que dans les stichères sur le f. 7r nous trouvons une mention bien
qu’elle ne soit pas assez claire. Nous y lisons que l’élaboration du manuscrit
était peut-être liée à l’édifice d’une église consacrée aux saints empereurs et
se trouvant dans la ville, protégée par eux. Dans les vers, situés sous l’image
des saints sur la f. 1v il y a une suggestion là aussi d’un temple et sa
protection par eux. Tout cela nous mène à la conclusion qu’il faut chercher une
église, bâtie vers 1671 par la donation du métropolite Théodose.
Bien que l’on dispose de données assez
pauvres et non pas très claires, on peut généraliser certaines conclusions. Le
canon de prière est une forme liturgique fort influencée par les traditions
locales. C’est une prière que peut être effectuée à cause des événements
concrets assez librement sans des périodes fixées. Cela pourrait avoir lieu non
seulement dans l’église mais aussi en dehors, lors des célébrations et
rassemblement populaires, des processions visant obtention de sauvegarde, etc.
Dans notre cas il s’agit d’un canon de prière pour saints Constantin et Hélène
qui reflète leur vénération dans la principauté de Valachie où on en retrouve
deux directions déjà mentionnées – laïque et ecclésiastique. Dans ce sens il
faut noter certaines différences entre le livre imprimé et le manuscrit. C’est
avant tout la citation formelle du métropolite qui est cité sur la page
frontispice (f. 1r) tandis que le souverain reste toujours ansent. Dans les
vers sous l’image des saints il s’agit seulement pour les prières du prélat et
non pas du prince laïc malgré qu’elles visent le bien du pays, de la ville et
du temple. Le voïévode n’est jamais mentionné.
Tous cela nous présente les idées ecclésiastiques
sur l’importance du culte de saint empereur Constantin en Valachie. La raison
est claire - le métropolite Théodose est le donateurs du manuscrit et
probablement de l’église y mentionnée. Pour situer le texte dans les
circonstances de l’époque il faut identifier cette fondation.
Les fondations du métropolite Théodose sont
connues et parmi elles nous ne savons pas telles portant le nom des saints
empereurs Constantin et Hélène. Ce sont trois églises dont deux se trouvent en
Olténie et une en Munténie[27]. Nous savons seulement qu’une d’elle (celle
de Râmnicul Vâlcea de l’an 1680 - No 3557) était dédiée aux saints archanges
Michel et Gabriel. Les saints desquels étaient les deux autres restent
inconnus. Je ne croix pas que l’on peux présumer une dédicace à saints
Constantin et Hélène. Au moins une telle hypothèse ne nous aide pas beaucoup et
nos conclusions seraient trop douteuses.
En cet état de la recherche nous ne pouvons
proposer qu’une seule idée pour identification de l’église en question bien
qu’elle ne soit point sûre – ce soit l’église métropolitaine de Bucarest[28]. Ce temple correspond à certaines des
conditions pour une telle indentification. Il est dédié aux saints empereurs
Constantin et Hélène. Il faut spécialement souligner qu’un de ses donateurs est
le métropolite Théodose qui était enterré à côté de ses murs[29]. L’église est formellement mentionnée dans
son testament[30]. C’est également lui qui a bâti le palais
métropolitain, lié à l’église[31]. Tout cela nous présente une possibilité à conclure
que c’est le temple dont on parle dans les prières du manuscrit. Quand même, il
faut noter que il y a des arguments contraires: l’édification de l’église ne
coïncide pas avec l’an 1671. Elle est commencé au temps du prince Constantin
Şerban (1654-1658), elle est achevée sous Mihai Radu (1658-1659) et les
peintures murales ont été faites sous le gouvernement de Radu Léon (*1664-1668)[32]. Il faut aussi noter que habituellement son
édification est liée surtout avec les noms des souverains de la principauté et
non pas avec les prélats comme le métropolite Théodose. Malgré tout
l’identification que on a lancée semble la plus vraisemblable à cet état des
recherches et reste en effet l’unique pour le moment.
Quand même dès maintenant on peut voir dans le manuscrit
de
[1] E.
Turdeanu, La literature bulgare du
XIVe siècle et sa diffusion dans les pays roumains, Paris 1947, 103-105.
[5] I.
Bianu, N. Hodoş, Bibliografia
românescă veche, t. I (1508-1716), Bucureşti 1903, 350-351; Turdeanu, La literature bulgare…, 109;
A. Duţu, «Constantin le Grand
dans l’imaginaire de la cour de Constantin Brâncoveanu», Revue des études Sud-Est européennes, XXVII, 1-2, 1989.
[6] Pour plus d’information sur cette édition
v. Bianu, Hodoş, Bibliografia
românescă veche, I,
350-351.
[7] Bianu,
Hodoş, Bibliografia românescă veche, I, 419-421; Turdeanu, La litérature bulgare…,
109; Duţu, «Constantin le Grand
dans l’imaginaire de la cour de Constantin Brâncoveanu».
[8] Ghenadie,
“Douĕ manuscrise românesci”, AnaleleAcademiei
Române, s. II, t. XII, 1892, Mem. secţ. lit , 175 sq.; I. Ştefanescu, “Legende despre Sf. Constantin in literatura română”, Revista istorică română vol.
I, fasc. 3, 1931, 293-294; Turdeanu,
La literature bulgare…, 109.
[10] Mitr. Dosoftei, Viaţa şi petreacerea
svinţilor, tom III, Iaşi, (1682-1686), f. 138v-139v; Ştefanescu, “Legende despre Sf.
Constantin in literatura română”, 260.
[11] Mineiul lunii lui Mai, Buzău,
[12] Antologhiul dela Râmnic, (1737), f. 456v-457v; Ştefanescu, “Legende despre Sf.
Constantin in literatura română”, 270 sq.
[17] Antim Ivireanu, Opere, Bucureşti 1972,
117; Al. Duţu, «Antim Ivireanul st les solidarités
modernes», Revue roumaine d’histoire
2, 1976, 313 sq.; Duţu,
«Constantin le Grand dans l’imaginaire de la cour de Constantin Brâncoveanu»,
30.
[18] V. V. Puşcaşu,
Actul de ctitorire ca fenomen istoric în Ţara românescă şi
Moldova până la sfârşitul secolului al XVIII-lea, Bucureşti
2001, v. annex 1, No 173, 703, 1811, 2295, 2744, 2770, 3268, 3400, 3500, 3547,
3975, 4284.
[21] I. Ionaşcu, “Istoricul mânăstirii Hurez după
documentele inedited din arhiva Eforiei Spitalelor Civile”, Arhivele Olteniei, anul XIV, No 79-82,
mai-dec. 1935, 295-299.
[22] En paléographie cyrillique roumaine il y a un
signe spécial pour cette syllable que je ne possède pas dans la police
j’utilise.
[24] Ionaşcu, “Istoricul mânăstirii Hurez după documentele inedited din
arhiva Eforiei Spitalelor Civile”, 429.
[25] Ionaşcu, “Istoricul mânăstirii Hurez după documentele inedited din
arhiva Eforiei Spitalelor Civile”, 429 note 94.
[28] N. Stoicescu, Repertoriul
bibliographic al monumentelor feudale din Bucureşti, Bucureşti
1961, No 76, 241 sq.
[29] Le tombeau, du métropolite Théodose avec le
monument-colonne portent une inscription se trouve près du mur de l’église du
côté oriental tout près de l’abside de l’autel.
[30] J’ai essayé à trouver le testament du
métropolite Théodose mais je n’ai pas pu découvrir une publication du text. V. Stoicescu, Repertoriul bibliographic, 241.